Ouvarovna


Hola Cuba
Relation illustrée d’un voyage estival à Cuba

 

Textes et illustrations quadri Agnès Ouvaroff
Format 18 x 24 cm. Couverture pelliculée. 154 pages. 160 dessins gouache et encre de Chine sur papier Kraft.
Ed. Déclinaison Communication — ISBN 978-2-9553310-3-3

À partir de la mythique et fascinante Havane, le lecteur est invité à un périple au travers de l’île caraïbe. Du terroir du tabac à l’ouest, jusqu’à l’extrême Oriente, il découvre les différentes régions et leurs particularismes, la musique et la danse omniprésentes, les villes au cachet colonial et leurs patrimoines, les paysages de montagnes, de jungles, de mer turquoise, de plages blondes. Tout au long du voyage, il croise les habitants, peuple métissé, désabusé mais joyeux et attachant.

Par delà l’aspect descriptif, l’ouvrage évoque la situation politico-touristique de Cuba, ses perspectives, les risques du tourisme de masse, et de son incidence sur la population.

Hola Cuba constitue une incitation et une aide à la découverte et à la compréhension du pays et réjouira les fanatiques de Cuba.

 

Quelques illustrations de l'ouvrage

 

Extrait du texte

Épilogue

Retour au pays du climat tempéré, de la retenue, du cartésianisme, au pays de l’habitat beige et gris avec déjà la nostalgie de l’île torride, ses polychromies, sa sensualité, ses rythmes, ses outrances, ses carences et son mal-être...
En quinze ans, les conditions de vie et de voyage se sont améliorées à Cuba. Le tourisme pourvoyeur de devises s’est développé. L’île est si belle et dotée de tant d’attraits pour les vacanciers.
Le système de chambres d’hôtes s’est généralisé. Il fonctionne bien et apporte un peu plus d’aisance à beaucoup de Cubains. Il permet au visiteur d’avoir des contacts avec les habitants. Mais les langues ne se sont pas vraiment déliées. On se parle beaucoup à Cuba... de la pluie et du beau temps. Les sujets sensibles restent tabous. Ils sont vite esquivés par une boutade, preuve que délation, surveillance et peur, indiscernables par le voyageur, sont toujours menaçantes.
La cohabitation du peso cubain et du peso convertible est compliquée, gênante et humiliante pour les locaux.
Jusqu’à maintenant, le polluant tourisme de masse n’a pu s’implanter, faute d’infrastructures adaptées... Jusqu’à quand ?
La misère est moindre. Certes les magasins sont encore désespérément vides. Les carnets de rationnement perdurent. Mais les systèmes « d » se sont développés : troc, marché noir, jardins individuels, zones potagères, poules sur les balcons... Et puis, il faut donner le change pour les touristes ! On comprend vite que les autochtones, fiers et accueillants, se privent afin que leurs visiteurs mangent plus et mieux.
Partout, sur le territoire, on se promène en toute confiance. Privilège rare dans le monde actuel. Quelques inoffensives arnaques certes, mais pas de vol, pas d’insécurité, malgré la pauvreté et l’attitude ostentatoire de nombre de voyageurs.
J’ai effleuré avec jouissance cette terre d’espérance, creuset d’une culture à part entière. J’ai croisé son peuple complexe, fruit d’un étonnant melting-pot. Peuple dont l’histoire est une succession de massacres, d’invasions, d’enthousiasmes, de luttes et de désillusions. Peuple qui, par delà les vicissitudes, sait si bien cacher ce qui fâche et manier la malice.
En revenant dans ma France nantie, privilégiée, contrée des insatisfaits, je me sens enrichie d’une belle leçon d’éthique et de joie de vivre.
J’ai emmagasiné une multitude d’images, de ressentis et pléthore de questionnements qui se télescopent...
Je rapporte mes carnets de croquis, mes photos, mes souvenirs, et une forte envie de partager et de transmettre.


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